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La toxine botulique pour traiter les dystonies

le 17/09/2021

Le Dr Marie Mailly est oto-rhino-laryngologiste (ORL). Cette ancienne chef de clinique de l’hôpital Tenon, situé à Paris, est arrivée à la Clinique Jouvenet en mars dernier. Elle y propose des injections de toxine botulique (dont la marque la plus connue est le Botoxâ, mais il existe également la Xeominâ et la Dysportâ) aux patients souffrant de dystonie.

Soulager les symptômes

« Les personnes atteintes de dystonie, un trouble neurologique chronique dans lequel le cerveau envoie des informations erronées à certains groupes de muscles, souffrent de mouvements anormaux. Avec les injections de toxine botulique, il est possible de soulager le patient », introduit le Dr Mailly. Lorsque la dystonie affecte la sphère ORL, elle peut entraîner des spasmes du cou, des difficultés à déglutir ou à mastiquer et même des problèmes de voix lorsqu’elle touche les cordes vocales. « Grâce à une injection de toxine botulique dans le muscle concerné, celui-ci va se relâcher, diminuant ainsi les mouvements involontaires », poursuit le médecin ORL.

Pour bénéficier de l’injection de toxine botulique, une consultation préalable avec l’ORL est nécessaire. « Il est important d’expliquer au patient en quoi consiste cette injection, car ce n’est pas un geste anodin. Il peut y avoir certains effets indésirables. De plus, il faut réaliser plusieurs injections avant de trouver le bon dosage », explique le Dr Mailly. En effet, les injections doivent être renouvelées tous les trois à six mois, dès que le patient ressent à nouveau les contractions musculaires.

Un traitement de plus en plus demandé

L’injection est administrée dans le cadre d’une consultation en hospitalisation de jour. Le patient peut repartir dès la fin du rendez-vous, environ vingt minutes plus tard. « J’utilise un guidage électromyographique afin que l’injection soit la plus précise possible à l’intérieur du muscle », explique le Dr Mailly. Quant aux premiers effets bénéfiques du traitement, ils peuvent se faire ressentir au bout d’un à quinze jours. « Le plus pénible pour le patient est l’attente avant d’être diagnostiqué, car l’errance médicale est encore grande sur ce type de pathologies », précise l’ORL.

Les médecins qui savent administrer cette injection, notamment dans la sphère ORL, sont encore peu nombreux pour une demande grandissante. Ce traitement, qui vise principalement à soulager les patients de leurs symptômes, a fait ses preuves pour les dystonies, mais peut aussi être prescrit aux patients souffrant de bruxisme, de maux de tête, de bavage ou de spasme hémifacial.