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Une nouvelle technique d’anesthésie : la WALANT s’implante à la Clinique Jouvenet (75)

le 03/08/2018

L’équipe d’anesthésie du membre supérieur, associée aux chirurgiens de l’Institut de la Main et de l’Épaule de Jouvenet (IMEJ), a recours depuis quelques semaines à une nouvelle technique d’anesthésie, dénommée WALANT (pour Wide Awake Local Anesthesia No Tourniquet). Le Dr Frédéric Le Saché nous en explique les principes.

Développée au Canada par le Dr Lalonde, la technique WALANT repose sur l’administration, en association avec l’anesthésique local (lidocaïne), d’un médicament (épinéphrine) qui limite le saignement et permet de se dispenser d’un garrot. L’administration de l’anesthésique local se fait au plus près du site opératoire, ce qui permet de conserver la mobilité du bras ou des doigts, tout en ayant une anesthésie complète. Le résultat est impressionnant pour les non initiés : pendant l’intervention, le patient peut continuer à bouger ses doigts ! « Mais il n’a pas mal », assure le Dr Le Saché.

« La conservation de la mobilité et l’absence de garrot améliorent le confort des patients et le « ressenti » de l’acte d’anesthésie, précise le spécialiste. Dans certains cas, cette technique peut être associée à une sédation ou à des techniques de relaxation, afin de diminuer le stress chez les patients. »

L’absence de paralysie permet une participation active du patient, à la demande du chirurgien, pour contrôler le bon déroulement de l’intervention.

 

L’anesthésie WALANT adaptée à certains gestes chirurgicaux

Photo du Dr Frédéric Le SachéL’anesthésie locorégionale sous échographie reste toutefois la technique d’anesthésie la plus fréquemment utilisée pour la chirurgie de la main à la clinique Jouvenet. Cet établissement du groupe Ramsay Générale de Santé en est d’ailleurs un centre de formation. Mais devant l’attrait pour la technique WALANT, l’équipe d’anesthésistes a souhaité développer cette approche et la proposer à certains de ses patients, explique le Dr Saché.

« Certains ont peur du garrot, redoute la gêne qu’il peut induire et plus particulièrement l’œdème qu’il pourrait provoquer (risque non démontré dans les publications scientifiques). C’est notamment le cas des femmes qui ont subi un curage ganglionnaire et qui ont reçu des consignes de prudence vis à vis du garrot de la part de leur cancérologue ». Dans ce cas, la technique WALANT permet de rassurer les patientes les plus anxieuses.

Pour le Dr Le Saché, la technique d’anesthésie WALANT doit néanmoins être réservée aux gestes chirurgicaux, courts et localisés, dont les abords sont simples. L’ablation des kystes de la main, les doigts à ressaut, l’ablation de broches... « Il n’y a pas d’intérêt à la pratiquer pour les chirurgies plus complexes et douloureuses », estime le spécialiste qui met en garde contre un effet de mode. En effet l’anesthésie locorégionale (anesthésie de la totalité du bras) se réalise en quelques minutes et permet, avec une ponction unique, d’anesthésier le membre opéré pendant de nombreuses heures, ce qui n’est pas réalisable avec la technique WALANT.

Et le spécialiste de rappeler que le choix de l’anesthésie est décidé au regard de sa pertinence pour telle ou telle opération, avant d’être présenté et expliqué au patient lors de la consultation d’anesthésie, en amont de l’intervention.

 

La technique d'anesthésie WALANT est également proposée à l'Hôpital privé de Versailles, établissement du groupe Ramsay Générale de Santé :